Amazonie péruvienne - Les ashéninkas se mobilisent contre les bûcherons illégaux. Ils ont besoin d’appui pour protéger leur forêt.
Depuis peu, Nouvelle Planète intervient dans la région du Gran Pajonal. Cette région est située au centre du Pérou, dans une zone de transition entre la chaîne des Andes et le bassin amazonien. Il s’agit d’un haut plateau isolé, accidenté et difficile d’accès qui couvre une superficie de 3600 km2, un peu plus grand que le canton de Vaud. Il est principalement recouvert de forêts tropicales humides. Il est également caractérisé par la présence de zones de prairies, «los pajonales», qui lui ont donné son nom. Cette région est habitée par le peuple ashéninka.
Environ 15000 habitants sont répartis dans des villages situés sur le plateau. Les Ashéninkas sont réputés pour être un peuple indomptable qui a longtemps résisté aux tentatives de colonisation et d’évangélisation.
Actuellement, les exploitants forestiers envahissent leur territoire et détruisent la forêt. Ils proposent des contrats frauduleux avec les villageois, prélèvent du bois en dehors des zones autorisées et extraient des volumes de bois supérieurs à ceux prévus par la loi. Résultat, la plus grande partie de la forêt y est dégradée et les animaux ont pratiquement disparu. Cette situation fragilise la sécurité alimentaire. Les chiffres récents de la déforestation confirment l’urgence. En 2021, la déforestation a augmenté de plus de 12000 ha. Les causes principales sont l’exploitation forestière et la culture de plantations de coca.
Pour arrêter les bûcherons illégaux
Face à cette situation, Nouvelle Planète a décidé de répondre à la demande des populations locales. Elle peut compter sur la collaboration de l’ONG péruvienne CEDIA. Un plan en trois parties a été élaboré avec la participation des Ashéninkas. Premièrement, il s’agit de sécuriser la propriété foncière. Les villages qui ne sont ni reconnus, ni titularisés se trouvent en position de faiblesse.
Ils ont des difficultés à accéder aux services publics élémentaires et deviennent des proies faciles pour les trafiquants. Avec un titre de propriété à jour, les villages sont légalement chez eux et ont davantage de moyens pour se défendre et mener à bien d’autres projets qui génèrent des revenus durables. Au cours des trois prochaines années, quatre villages bénéficieront d’un appui technique et logistique pour obtenir ces titres de propriété. Une surface de l’ordre de 25000 ha sera sécurisée.
Deuxièmement, des moyens seront investis pour améliorer la sécurité alimentaire des habitants. Dans des jardins familiaux, il est prévu de favoriser la culture de plantes alimentaires à forte valeur nutritive, d’arbres fruitiers et d’espèces sylvicoles selon le modèle de l’agroforesterie.
Enfin, le troisième volet concerne le soutien à l’Organisation ashéninka du Gran Pajonal, qui représente 30 villages. Elle pourra aménager un local et ses dirigeants bénéficieront de formations.
À moyen terme, le but de ce projet est d’améliorer les conditions de vie de 32 villages et en même temps de protéger l’équivalent de 2000 km2 de forêts amazoniennes, soit les surfaces cumulées des cantons de Genève et de Fribourg.
Soutenir les peuples indigènes pour préserver leurs territoires, c’est non seulement garantir leur condition de vie, mais aussi contribuer à protéger la forêt. En effet, il est désormais reconnu que les forêts gérées par les peuples indigènes sont celles qui subissent le moins de dégâts. D’avance, nous vous remercions chaleureusement pour votre soutien.
Avec CHF 30.-, vous permettez d’assurer la protection de 2 hectares de forêt tropicale par la titularisation foncière.
Pour soutenir ce projet, il vous suffit d’indiquer «Gran Pajonal» sur votre bulletin de versement.
Nous vous remercions d’avance de votre soutien.
Aurélien Stoll